Les pelouses de la discorde

Déjà un sujet sensible la saison dernière, l’état des pelouses de K League a fait son retour dans les débats ses dernières semaines. A raison au regard de l’état de la majorité des pelouses du championnat. Malgré un coup de projecteur négatif, la tendance n’est pas à une amélioration de la situation.

La nouvelle réflexion négative sur les pelouses de K League est sortie de la bouche de Lee Chung-yong. Le vétéran d’Ulsan, à l’image de Ki Sung-yueng en début de saison, s’est fendu d’une déclaration musclée : « Je n’ai jamais eu à faire à des problèmes de gazon lorsque je jouais en Europe. Ici, la qualité du terrain est sérieusement insuffisante. Si les conditions s’améliorent, je peux promettre aux supporters que nous proposerons un meilleur football ». Le ton est donné. Des propos qui trouveront écho dans ceux de Son Heung-min quelques jours plus tard. Après la rencontre face à la Palestine au Seoul World Cup Stadium (0-0), le capitaine des Guerriers Taeguk a remis en cause l’état du terrain et l’impact de celui-ci sur les performances de ses coéquipiers : « Il y’a de bons joueurs dans l’équipe, mais nous avons du mal à contrôler le ballon et à dribbler. » Après la victoire face à Oman à l’extérieur (1-3), Son Heung-min a fini par achever les terrains sud-coréens : « Le terrain était en si bon état que nous avons joué avec confiance. J’espère que les conditions dans notre stade s’amélioreront pour nos prochains matchs ».

Le vœu de Son Heung-min sera-t-il exaucé ? Pas si sûr. Kim Gi-gond, entraîneur du FC Seoul, avait déjà émis le même souhait, sans succès. La KFA a également abandonné la bataille en décidant de jouer le prochain match face à l’Irak au Yongin Mireu Stadium, possédant une pelouse en meilleur état que celle du Seoul World Cup Stadium. Alors, comment résoudre cette situation ? Le problème semble sans issue. La KFA et la K League n’ont que très peu de poids pour peser sur la question. Pourtant la K League tente d’agir en ayant signé des partenariats avec plusieurs instituts de recherche pour l’amélioration des pelouses. Le dernier en date cet été. Sauf que cette initiative est un coup d’épée dans l’eau puisque la majorité des stades de K League appartiennent aux gouvernements locaux qui gèrent les stades sur un plan économique. Pour exemple, le Seoul World Cup Stadium est la propriété de Seoul Facilities Corporation qui, entre janvier et août, a perçu environ 5,5 millions d’euros pour l’organisation d’évènement dans son enceinte. L’organisation des matchs de football, sélection et FC Seoul réunis, représente moins d’un tiers des recettes, arrivant derrière les concerts et autres évènements. Des évènements qui mettent à rude épreuve une pelouse qui plus est, n’est pas un sujet central de gestion avec moins de 200 mille euros de budget alloué à son entretien. A Suwon, même son de cloche. Le Suwon FC, a dû inverser sa rencontre avec Pohang en octobre, pour laisser le stade disponible à un événement local. Partout en K League, les évènements locaux se déroulent dans les stades des différents clubs et viennent impacter des pelouses déjà mise à mal par la météo. Dans un prisme économique, le football passe donc au second plan et l’état des pelouses ne risque pas de s’améliorer dans un contexte pareil.

Certains clubs souhaitent que les équipes possédant une pelouse en mauvaise état tout au long de la saison ne soit pas en mesure d’accueillir de matchs lors de la deuxième phase du championnat. Une sanction que pourrait appliquer la K League mais qui se consisterait à juger une gestion sur laquelle les clubs ne peuvent intervenir. A moins que le fait de voir des matchs échapper aux gouvernements locaux soit suffisant pour leur faire changer leur fusil d’épaule.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *